Dans cet épisode #9 du podcast HoliWork, Anne Lalou, CEO de la Web School Factory, nous parle d’une génération qu’elle connaît bien : la Generation Z.  Née entre 1997 et 2012 et fraichement diplômées, cette génération rentrent progressivement dans le monde du travail et remet en question un système et des codes qui étaient en place depuis des décennies. Anne nous éclaire sur ses valeurs, ses aspirations et la place qu’occupe le monde du travail dans sa vie et comment les dirigeants et les organisation peuvent s’adapter pour attirer ces jeunes talents.

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Interview

Céline Attias : Bonjour Anne. Bienvenue. Merci d’avoir accepté mon invitation.

Anne Lalou : Bonjour Céline. C’est avec plaisir.

Céline Attias : Aujourd’hui, nous allons parler d’un sujet qui me passionne parce que c’est quelque chose qui m’interpelle beaucoup et qui est certainement au cœur des sujets de réflexion de nombreux dirigeants, nombreux RH, à savoir les jeunes et le travail. On parle beaucoup de la génération Z qui bouscule pas mal les codes de la société d’aujourd’hui. C’est une génération qui est étonnante. C’est une génération qui a vécu le COVID, qui a pris la crise du COVID en pleine face, parce qu’à un âge où la vie sociale a une importance très grande, ils ont dû vivre plusieurs semaines, voire plusieurs mois isolés, et donc certainement qu’ils ont porte un petit peu les séquelles et que du coup, ils voient la vie aujourd’hui autrement. Et donc, c’est tous ces sujets là que je voudrais qu’on aborde ensemble. Anne Parce que la raison pour laquelle je vous ai invité, c’est que vous dirigez la Web School Factory. Vous allez nous raconter un peu ce que c’est que la Web School Factory? En tout cas, ce qui est sûr, c’est que vous les côtoyez chaque jour. J’en ai vus, j’en ai eu la preuve là, à l’instant, quand on arrive. Quand on est passé dans les couloirs, vous les connaissez un par an, c’est vraiment sympa. Et donc voilà, vous allez un peu nous raconter ce que vous savez d’eux, comment ils voient le travail aujourd’hui, comment ils l’abordent. Euh, mais avant cela, hein? Je veux bien que vous présentiez, qu’on parle un peu de vous et puis de l’école aussi.

Anne Lalou : Super. Merci beaucoup. Merci pour cette invitation. Alors me raconter. J’ai toujours la version courte ou la version longue. De toute façon, je vais vous faire la version courte pour qu’on n’ait plus le temps de parler d’eux et du monde du travail, ce qui est beaucoup plus intéressant. Moi j’ai commencé par une carrière assez classique, donc j’ai fait de la banque d’affaires, j’ai fait de la grande entreprise, j’ai fait des postes de direction. Quand est arrivé le big 5. 0., comme je l’appelle, j’ai plutôt réfléchi à quel pourrait être le dernier chapitre de ma vie professionnelle. Et ce qui m’a animé, c’est d’une part la volonté de poursuivre un management différent, de poursuivre un management bienveillant. La crise de 2008 m’avait beaucoup marqué de ce point de vue là et d’autre part, de rendre à la société ce qu’elle m’avait donné. Et le plus bel objet que les jeunes, pour moi, c’est la priorité, c’est leur offrir un avenir. Et assez rapidement, je suis arrivée à l’idée de créer la Web School Factory et je l’ai fait au sein d’un groupe qui s’appelle maintenant le groupe Galileo Global Education. Mais au départ et vraiment adossé, ce qui m’a permis d’aller beaucoup plus vite, notamment sur tout ce qui est réglementaire, juridique, etc et de me concentrer sur ce qui m’intéressait, c’est à dire la pédagogie. Ce qui m’a drivé, c’est comment leur donner le pouvoir sur leur vie professionnelle. Dans un monde qui se durcit, comment s’assurer qu’ils ne la subissent pas mais qu’effectivement ils ont soit les pilotes? Et ça, c’est une histoire de compétences, mais également de savoir être. Alors, les trois partis pris dans la création de la Web School Factory, c’est une école en cinq ans, c’est une école de management de l’innovation numérique, donc résolument ancrée dans ce monde numérique. J’aime bien dire que c’est une école de commerce ou de management d’un genre nouveau parce qu’en réalité, moi, ce que je veux, c’est que ce soient les leaders de demain, mais des leaders qui, du coup, intègrent toutes ces particularités de notre monde numérique. Et donc les trois partis pris sont d’une part, une multiples disciplines arrêtées autour de ces trois disciplines fondamentales du digital que sont le design au sens de l’expérience client, l’interface client, le design de la complexité, le design thinking. En fait, toutes ces disciplines qui mettent réellement de la méthodologie et de la connaissance et de la compétence pour remettre le client au centre du dispositif que tous les managers ont entendu depuis 30 ans, mais qui en réalité pour les anglo saxons, lui ont vraiment donné tout un corpus, que ce soit de savoir être et de savoir faire autour de ça. Et ça, c’est le design. La deuxième compétence, c’est le marketing, qui a profondément évolué avec le digital. Et que ce soit comment le content marketing, que ce soit le marketing des ambassadeurs, que ce soit le SEO, le SEA, etc. Et enfin les technologies numériques. Parce que ce dont j’étais convaincue qu’on ne peut plus être un leader dans une entreprise aujourd’hui. Si on ne maîtrise pas ces sujets là, ça ne veut pas dire qu’on est développeur, ça veut dire qu’on est en capacité d’arbitrer des décisions.

Céline Attias : Et de savoir de quoi on parle.

Anne Lalou : Exactement. Il n’y a plus de grands projets qui n’ait pas une composante technologique. Donc c’est dire que c’est à côté ou à pas ou il y a d’autres qui savent à notre place n’est pas possible. Il faut être capable d’intégrer cette composante là. Donc voilà, l’idée, c’était vraiment cette pluridisciplinarité sur un socle management entrepreneuriat, avec la capacité et l’envie plus que la capacité. L’obligation dès la deuxième année de s’ancrer dans une expertise sur l’une de ces trois disciplines tout en poursuivant l’acquisition de compétences sur les deux autres. Donc la réalité, c’est que je suis un leader beaucoup plus complet et en capacité de casser les silos. Parce que ce n’est pas parce que je suis techno que je ne comprends pas le marketing et le design. C’est pas parce que je suis design que je ne comprends pas qu’il y a des impératifs commerciaux et marketing, etc et cetera. Deuxième parti pris l’intelligence collective, le collaboratif. En France, on a été élevé à l’école sur le principe d’une réussite à n’importe quel prix. Et si le prix c’est d’écraser les autres, c’est même pas grave. Et bien si ! c’est non seulement c’est extrêmement grave, mais dans un monde qui change très vite, l’intelligence collective, elle, est beaucoup plus puissante que l’intelligence individuelle. Et ça, ça passe par la méthodologie du savoir être. Donc ça, c’est effectivement le deuxième parti pris fort et le troisième parti pris, qui est un peu l’ADN de l’école, c’est de construire et d’installer tout de suite un dialogue permanent entre l’apprendre et le faire. Je ne déconnecte pas les compétences que je suis en train d’acquérir de la réalité d’un marché professionnel dans lequel je vais arriver demain et donc à chaque fois, au lieu d’avoir des études de cas, il n’y a que ce qu’on appelle des « life cases », des projets réels avec un écosystème d’entreprises partenaires qui elles mêmes ont compris que venir se confronter à ces jeunes qui eux, sont nés avec un téléphone greffé dans la main et avec des nouveaux usages de manière évidente, va faire évoluer leur propre transformation, leur propre innovation. Et donc ça, ça se traduit par, très concrètement, dès mon arrivée à la Web School, dès la première semaine, je suis plongé en mode projet. Et avant même de commencer à apprendre des compétences académiques, je vais en réalité me confronter à une problématique que j’aurai dans ma future vie professionnelle et je vais commencer à voir comment je vais m’organiser. D’un point de vue méthodologique, pour la résoudre. Et toute ma scolarité durant, je vais avoir les cours qui viennent nourrir un projet que je suis en train d’essayer de mettre en œuvre.

Céline Attias : C’est passionnant parce que ce n’est pas du tout la manière dont nous, on a appris. Et c’est marrant, parce que j’en parlais avec l’invité de mon podcast numéro trois et on se disait justement que nous, on avait suivi des études parce que on se destinait à certaines études sans forcément savoir ce qui nous attendait après. Et du coup, on a découvert la vraie vie après et on s’est peut être rendu compte tard que, finalement, c’était peut être pas ça qu’il nous fallait. Alors que là, directement, on est confronté à des situations réelles et effectivement à la collaboration. Comment ça se passe la collaboration dans la vraie vie. C’est génial de l’expérimenter même au cours des études.

Anne Lalou : Je crois que ça permet aussi de répondre à un enjeu fondamental de cette génération, c’est donner du sens. Pourquoi est ce que je fais ça. Dès lors qu’on le met en œuvre et je le mets en application, je redonne du sens aux enseignements. Et puis, la compétence fondamentale sur lequel on va devoir les former, c’est d’apprendre à apprendre. Parce que eux, ils vont devoir ou ils ne vont pas devoir, is vont naturellement changer de métier plein de fois au cours de leur vie professionnelle.

Céline Attias : Eh oui!

Anne Lalou : Et donc, c’est une compétence absolument clé que d’aller chercher le savoir, que d’aller chercher l’information, que d’aller chercher l’expérience pour pouvoir mettre en œuvre un projet, qu’il soit personnel, professionnel, et cetera Et donc ça aussi, pour moi, c’est notre mission, c’est d’être les garants de leur liberté dans la vie professionnelle. Et ça, c’est bien évidemment un corpus méthodologique qui leur permettra d’apprendre à apprendre. Mais c’est également un corpus de savoir être qui va leur permettre d’être mobiles et d’être eux mêmes les pilotes de leur vie professionnelle.

Céline Attias : Super intéressant. Il y a beaucoup de choses qui résonnent. Le mot liberté, apprendre à être libre, apprendre à apprendre, apprendre et faire. Certainement qu’on en parlera tout au long de l’émission. Donc du coup, comment est ce que les jeunes appréhendent le travail aujourd’hui d’après vous? 

Anne Lalou :  En fait, je crois que, en tout cas, le préambule qu’il faut qu’on accepte, c’est qu’ils ne sont pas comme nous et que ça ne veut pas dire qu’on était mieux ou qui sont moins, qui sont mieux ou moins bien. Ils sont vraiment différents. Je crois qu’ils ont pris conscience, eux, qu’ils n’allaient pas être attachés à une organisation ou à un métier toute leur vie. Alors ça leur donne une vraie mobilité que nous n’avions pas. Ça leur donne aussi des inquiétudes probablement que nous n’avions pas. Ils sont profondément à la recherche de sens et d’équilibre, ces deux choses différentes. Je pense qu’ils sont beaucoup plus demandeurs d’un équilibre vie pro vie perso que nous ne l’étions. Et moi, je dis souvent, quand je parle d’eux même, de mes équipes, de gens de types assez jeunes, contrairement à moi, ils ont deux vies, mais ils ont vraiment la vie au bureau. Et puis après ils font plein de choses après parce qu’ils ont plein de temps et ils y consacrent du temps et de l’énergie. Ils ne sont pas du tout en ben de toute façon je suis crevée, donc je ne fais pas d’autres choses à côté. Ils nourrissent leur temps et ils sont en recherche de sens. Ils sont vraiment en train de s’interroger sur la planète dans lequel ils vivent, sur le contexte géopolitique dans lequel ils sont, sur toutes ces choses qui aujourd’hui, on ne peut pas nier qu’elles soient anxiogènes, mais elles viennent quand même nourrir une réflexion et nourrir leur exigences sur ce qu’ils attendent de leur propre vie. Et en plus, à la Web School, comme aujourd’hui dans beaucoup d’écoles, ils sont en alternance les quatrième et cinquième année, donc ils ont déjà quand même (et je vais avoir plein d’anglicismes pendant ce podcast, oonc on m’excuse d’avance), ils vont avoir un deep dive dans la vie professionnelle et dans la vraie vie tout en étant encore à l’école et en capacité à se dire « est ce que est ce que ça me va? Est ce que ça me va pas » et pouvoir échanger avec beaucoup de leur communauté apprenante, que ce soit les intervenants, le staff de l’école ou leurs camarades étudiants autour des questions qu’ils se posent. Et je pense que ça aussi, ça leur permet d’affiner leur projet professionnel.

Mais quand ils affinent leur projet professionnel, beaucoup se disent « Est ce que vraiment j’ai envie d’aller dans une organisation telle qu’une entreprise? Est ce que c’est quelque chose qui me correspond? » Et finalement, il y a encore aujourd’hui, comme il ne faut pas se tromper. Ils sont nombreux à vouloir y aller. Ce n’est pas vrai de dire ils veulent plus aller en entreprise. Ce n’est pas vrai, qu’ils veulent n’aller que dans des start up, et cetera. Tout ça n’est pas vrai. Ils sont prêts à y aller, mais ils vont être des perturbateurs dans ces entreprises parce qu’ils ne vont pas accepter l’ordre établi tel qu’il est aujourd’hui.

Céline Attias : Alors justement. Du coup, c’est une très belle transition sur une question que j’avais aussi à vous poser, qui est du coup quelles sont les conséquences que les entreprises doivent tirer de cette nouvelle génération? Et voilà. Qu’est ce que qu’est ce que les dirigeants, en fait, doivent tirer de tout ça? Qu’est ce qu’ils doivent changer alors? Tout ça, ça parle de changement aussi. Bien sûr, ils vont demain, ils vont demander. En fait, ils changent quelque chose dans le système et donc le système entier va, va commencer à changer avec eux.

Anne Lalou : Alors, je vais me référer à une étude qu’on a présenté récemment aux entreprises partenaires de l’école, qui est [00:13:40]une étude qui s’appelle « Future of Work, comment travaillera t on en 2035? » qui a été réalisé par One Point. Alors, ce n’est pas anodin: One Point est un des partenaires de l’école, c’est une des entreprises qui recrute énormément de factoriens et de factoriennes en sortie de cette école. Donc c’est vraiment nouer aussi une relation. Et un des enseignements qui est fondamental dans cette étude où ils ont interrogé plus de 2000 personnes, c’est la notion de statutaire versus l’expertise et je crois que cette génération va réinterroger énormément cette notion là.

Céline Attias : Qu’est ce que vous entendez par statutaire versus expertise?

Anne Lalou : Statutaire versus expertise? c’est, ma légitimité dans l’entreprise est elle liée à ma capacité d’être un manager qui entraîne et qui va en réalité faire du chiffre parce qu’il fait du commerce? Ou est ce que être détenteur d’une expertise qui permet de délivrer la promesse n’a t elle pas tout autant de valeur que la partie statutaire? Et en fait, on se rend compte qu’aujourd’hui ça va énormément faire évoluer les organisations que de reconnaître, à valeur égale, le statut versus versus l’expertise et ça va donc très profondément modifié les équilibres des organisations.

Céline Attias : Moi, ça me fait penser un peu à mon ancienne vie, quand je travaillais en entreprise, effectivement, où, j’appartenais à un département qu’on appelait département support marketing services. Donc on intervenait comme des experts auprès des autres départements, notamment du marketing. Et c’est vrai, comme on était, on travaillait à cheval, on dépendait d’eux, les budgets dépendaient d’eux, les recos étaient écoutées, mais en même temps adaptés par rapport à forcément leur leurs impératifs. Mais c’était un peu compliqué de faire entendre un peu notre vision et notre voix. Et tout ça. Du coup, vous êtes en train de me dire que ça va, ça va changer, ça va évoluer.

Anne Lalou : Ça a déjà commencé à changer. Si en plus vous mettez en matriciel leur quête de sens et donc la nécessité de leur laisser le temps pour faire des choses qui font sens pour eux et qui font sens pour la planète, Donc la nécessité pour l’entreprise soit de leur laisser ce temps-là, soit de le structurer ou de leur faire des propositions de valeur. Si vous mettez ça en perspective avec le fait que la notion de la valeur de l’argent ou de mon importance par rapport à combien je gagne est relativisé par rapport à combien de temps j’ai pour moi et quel est mon équilibre global de vie. Donc ne plus avoir une sorte de levier financier et d’aller chercher des leviers d’engagement qui sont différents pour l’entreprise. En réalité vous dessinez un modèle d’organisation qui est profondément en train de changer.

Céline Attias : Quels sont les éléments qu’il faudrait que les entreprises modifient parce que aujourd’hui, elles sont vraiment organisées en départements, à l’intérieur d’un département? Il y a un chef, il y a des sous chef et des équipes. Ça, ça descend forcément. Ça, c’est compliqué de le changer comme ça du jour au lendemain. Mais j’imagine que, au moins au niveau de la vision de la proposition de valeur en termes d’entreprise, c’est compliqué pour un pour un dirigeant parce qu’il a quand même une boîte à faire tourner quand il y a des investisseurs, il faut montrer des chiffres, des objectifs à atteindre, et cetera. Et à côté de ça, avoir une vraie proposition de valeur, beaucoup plus holistique pour attirer des talents. En fait, je pense qu’une fois que la machine est nourrie, du coup ça marche. Mais avant ça?

Anne Lalou : Ecoutez, je crois que beaucoup de dirigeants ont déjà pris conscience de ça, ce qui est déjà pas mal. Pas tous, mais il y en a pas mal qui ont déjà pris conscience de ça et qui donc aujourd’hui, sont en train de rebooter un tout petit peu leur logiciel. Ce que ça veut dire, et le COVID a été un accélérateur de la revalorisation de la fonction RH.

Céline Attias : Oui.

Anne Lalou : La fonction RH, ce n’est pas juste fait des entretiens annuels d’évaluation et je fais des négociations de NAO. C’est vraiment comment est ce que je crée aussi de l’engagement en faisant des propositions qui viennent réconcilier les besoins de l’entreprise et les besoins du collaborateur. Pour moi, ça, c’est vraiment tout le champ déjà de la formation continue et on passe d’un champ qui s’appelait formation continue à une réalité qui s’appelle « life long learning » qui s’appelle « up-skilling et re-skilling ». Et c’est des choses extrêmement concrètes qui sont nécessaires pour l’entreprise. Et ça, les patrons, d’une manière ou d’une autre, ils en ont pris conscience, c’est à dire qu’ils ont des compétences qui sont obsolètes et ils ont des compétences dont ils sont profondément en manque. Donc ça, c’est une chose. Par ailleurs, bien sûr que c’est difficile de faire évoluer du jour au lendemain les organisations, mais typiquement sur cette cohabitation entre statutaires et en fait, managers ou experts, c’est des choses qu’un certain nombre d’entreprises ont déjà pris à bras le corps et sont déjà en train de faire évoluer ou d’intégrer dans leur organisation. De la même manière, quand on sait qu’il y a une certaine résistance de cette génération au niveau hiérarchique, en fait, énormément d’entreprises ont déjà beaucoup aplati leur leurs échelons. Il y a beaucoup, beaucoup moins d’échelons qu’avant et on est beaucoup moins dans dans ces cascades descendantes.

Et par ailleurs, on intègre ce mode projet de plus en plus. On a réalisé que quand on parlait d’agir dans tous les sens, c’est très bien. Enfin, il y a une formalisation de ça qui est quand même le mode projet, sinon c’est compliqué. Donc je pense qu’il y a ça et il y a aussi  un outil très puissant, alors que les entreprises, pour l’instant, ont plus sur le papier que dans la réalité. Mais déjà cette prise de conscience est importante, c’est de dire, indépendamment de mon organisation hiérarchique, indépendamment de mon organisation par fonction ou par ligne de métier, je peux développer des communautés au sein de mon entreprise.

Céline Attias : D’accord.

Anne Lalou : Et cette notion de communauté qui peut être transverse, qui peut casser les silos, qui peut être des communautés métiers indépendamment des business units, qui peuvent être des communautés d’appétence, et cetera. C’est vraiment quelque chose qu’aujourd’hui pas mal d’entreprises ont commencé à mettre en œuvre. Alors il semble bien que ce n’est pas encore tout à fait au point. Mais l’intention est là et je pense qu’elle est très importante pour que les talents aient envie de venir chez eux.

Céline Attias : Des genres de think tank internes?

Anne Lalou : C’est pas des think tank, c’est vraiment une organisation en tant que telle.

Céline Attias : Donc avec un objectif.

Anne Lalou : Je suis peut être marketing, services, Fonctions supports dans dans le business unit schmilblick, mais je fais partie de la communauté des gens qui sont dans l’appétence innovation dans mon métier, et en fait avoir cette structuration par communauté, ça permet d’aller plus loin dans cette logique de casser les silos qui est quand même le mal des entreprises encore et qui est quelque chose sur lequel ces jeunes ont beaucoup de mal faire, qu’ils disent « Moi, si j’ai besoin d’avoir accès à tout ces personnes là pour faire bien mon job, je ne veux pas passer par 48 personnes pour avoir accès à toutes ces personnes là. Donc comment est ce qu’on fait et comment est ce qu’on fluidifie ces process là? Je veux que si je fais un job, je veux pouvoir présenter. Moi, si j’ai fait le taf, c’est moi qui le montre. Ce n’est pas 42 personnes ». Et en réalité, l’aplatissement des organigrammes facilite cela énormément. Et même les plus grosses organisations le mettent en œuvre de plus en plus.

Céline Attias : Est ce que vous avez des cas? Sont sans donner de nom d’entreprise ou quoi? Mais est ce que vous pouvez en plus nous raconter un cas d’un projet qui a shifté. Et du coup, qu’est ce que ça a donné?

Anne Lalou : Non, je ne vais pas avoir d’exemples comme ça. C’est un peu parce que c’est très difficile de donner des exemples sans citer l’entreprise. Alors je vais revenir. J’ai cité One Point. En tout cas One Point, il n’y a plus que trois niveaux hiérarchiques. Tout est organisé en communauté. Non, mais c’est énorme. Enfin, je veux dire, tout est organisé en communauté. Et par ailleurs, sur la fonction RH, ils ont vraiment réussi à mettre en œuvre l’évaluation de pair à pair. Donc ce c’est pas seulement ce que dit mon boss qui compte, mais réellement, quand j’ai fait une mission donnée avec une équipe donnée, eh bien, mes pairs ont pu m’évaluer et vont mettre en avant mes compétences, voire aussi mes points faibles qui donnera lieu de manière constructive à de l’information. Et ce n’est pas un hasard si mes étudiants aiment beaucoup cette cette structure là. Mais ils ne sont pas les seuls dans le conseil à faire ça. Il y a vraiment des évolutions et encore une fois, c’est difficile de citer des noms, mais beaucoup, beaucoup d’entreprises ont commencé. A encore une fois différencier cette notion de manager versus cette notion d’experts et à s’organiser en communauté. C’est réellement quelque chose qui aujourd’hui fait partie des réflexions ou des déploiements en cours dans les évolutions des organisations. Après, est ce que ça va suffire pour convaincre cette génération? Moi, je ne sais pas vous le dire encore. Moi, je sais vous dire qu’ils ne sont pas comme nous. Je sais vous dire qu’ils n’ont pas le même rapport à l’argent. Ils n’ont pas le même rapport effectivement à la liberté, au choix. Ils ont certaines exigences en termes de sens, beaucoup plus fortes. Il y a des choses qu’ils ne feront pas à n’importe quel prix. Ils ont également un besoin, un besoin fou et encore plus fort. Depuis COVID de reconnaissance de ce qu’ils font, ils ne vont pas se tromper sans besoin de marqueur de reconnaissance. [66.0s] Donc ce n’est pas juste un choix de crête. Non, vraiment, les marqueurs de reconnaissance sont importants et les construire, ce n’est pas une mince affaire. Aujourd’hui, si je regarde sur sur les alumni de la Web school, j’en ai quand même énormément qui ont choisi d’être freelance.

Céline Attias : Alors justement, je voulais qu’on parle de liberté parce que freelance, c’est aussi la freelance et aussi être libre quelque part. On a commencé notre notre entretien là dessus sur le thème de la liberté. Et moi, ça m’interpelle beaucoup parce que quand j’anime mes formations justement sur le travail hybride, je parle de liberté. Et je cite Frankel qui dit que la polarité de la liberté, c’est la responsabilité. L’un ne va pas sans l’autre. Et je me souviens d’une interview que vous aviez donnée à PPC à l’époque. Je crois que c’était cet été. L’été dernier, vous aviez parlé de ça, de cette notion de responsabilité et que l’entreprise était une organisation qui avait ses propres codes et que c’était important de garder ses codes. Et donc tout ça, ça parle du cadre et donc de la liberté que de la responsabilité que chacun doit porter au service d’un projet, d’une entreprise.

Anne Lalou : Bien sûr, plusieurs choses là dessus d’abord. Moi, je crois profondément qu’il va y avoir une porosité de plus en plus forte entre la geek économie et l’entreprise. C’est à dire que de plus en plus, on va avoir ces collaborateurs un peu hybrides dans un nouveau sens, c’est à dire en réalité, qui sont tellement dans la conscience de la légitimité de leur savoir faire qu’ils peuvent se permettre de choisir quand ils travaillent et quand ils ne travaillent pas, et donc quand ils travaillent. Ils sont très engagés, mais ils choisissent leur mission et l’entreprise va devoir apprendre à intégrer ces électrons qui ne sont pas complètement libres. C’est des électrons qui disent ben oui, mais voilà le cadre que j’accepte. Et voilà le cadre dans lequel je collabore, mais avec cette petite tension pour l’entreprise: ce n’est plus encadré par un contrat de travail, c’est encadré par un contrat de prestation. Pendant un moment, je mets mes talents, je mets mes compétences à votre service, dans le cadre d’un projet donné ou d’une vision donnée. Ça change quand même la donne. Mais de plus en plus, on voit que plus l’individu a conscience de son expertise, plus il va se poser la question de savoir s’il va être freelance ou pas et de se positionner comme ça. Alors, il ne faut pas se tromper non plus. Être Freelance, cela a un coup. De facto, ça veut dire que quel que soit mon niveau d’expertise, je dois intégrer une compétence commerciale. Je dois me vendre.

C’est une aptitude supplémentaire et ils ne sont pas tous, ils ne l’ont pas tous. Donc ils partent tous avec l’illusion que ce qu’ils savent, c’est formidable. Donc on viendra toujours les chercher. Je pense que là, on n’a pas tort avec notre grand âge de dire ça ne marche pas complètement comme ça. Et donc voilà, il faut toujours se vendre. Si, si, on veut être employé. Alors, à quelques exceptions près, il y a toujours des exceptions qui confirment la règle. Mais il va y avoir ça.

Céline Attias : Donc liberté, c’est être freelance. Et c’est peut-être aussi le télétravail ?

Anne Lalou : Alors, pour revenir à cette notion de responsabilité, je pense que de toute façon, on met aussi plein de choses sur cette génération. Et puis ils vont être comme nous, c’est à dire qu’ils vont grandir. Il y en aura d’autres qui vont venir, les challenger. Et eux, ils vont aussi comprendre quelles sont les conditions de fonctionnement d’une organisation. Encore une fois, moi, je ne sais pas faire du prédictif. Les organisations vont tellement évoluer. Vous voyez, cette étude a été faite à horizon 2035. Moi, je pense que ça va aller plus vite que ça et je pense qu’effectivement il y a eu des accélération comme sur le télétravail qui a été une accélération absolument fondamentale sur lequel on voit des retours absolument radicaux de certaines entreprises. Enfin, plus personne ne sait exactement comment tout ça va fonctionner. Et donc ça nourrit énormément de conférences sur le travail hybride. C’est quoi? Comment? C’est quoi les règles? C’est quoi les ceci? Comment les cela? Très peu de gens ont la martingale. Beaucoup de start up en ont profité pour ne plus avoir de locaux et donc quand ils partent de rien et avec une croissance, il y arrive. Et je pense que ce sont eux qui qui inventeront les nouveaux modèles. Parce que c’est quand on grossit et qu’on connaît par exemple des phases d’hyper croissance qu’on établit les vraies règles du modèle, de ce que c’est qu’un travail hybride et un télétravail qui fonctionne. Et à quel rythme ou quelles fonctions vont être plus ou moins adapté. Moi, je ne me prétends pas ni experte ni voyante sur le sujet et donc je ne sais pas. En revanche, je pense que ces jeunes, en grandissant comme nous on l’a fait, sont quand même de plus en plus investis dans une logique d’un projet, une vision. Et quand on a dans une, dans une logique, une vision, il y a des choses qu’on n’est plus prêts à accepter. Et on n’a plus conscience effectivement de sa responsabilité pour faire bien aboutir. Et la responsabilité, ce n’est pas juste le bon geste. Le bon geste, c’est la compétence, mais au delà du bon geste. Et j’aime bien prendre ce parallèle avec les métiers manuels parce que certains, alors qu’on en dévalorise certains par rapport à d’autres. Moi je valorise absolument tous les métiers dès lors qu’on est à sa place. Bien sûr, mais ça ne suffit pas d’avoir le bon geste, il faut aussi avoir le sens de l’équipe. Il faut aussi avoir le sens du collectif et avoir aussi le sens du projet et du sens de ce qu’on fait. Et à un moment donné.

Céline Attias : Il faut mettre du cœur. 

Anne Lalou : On y met du coeur et aussi on y met de la peine. C’est à dire que tout n’est pas toujours cool, tout n’est pas toujours parfait, mais tout n’est pas toujours sympa. Mais on commence à accepter ça parce qu’on sait que c’est entre guillemets (Alors je n’aime pas cette expression: le prix à payer), en tout cas, c’est ce qu’il faut faire.

Céline Attias : Qu’on le fait au nom de quelque chose qui est plus grand.

Anne Lalou : Pour le résultat. Et je crois que ça, ça va quand même changer les mentalités dans les organisations.

Céline Attias : D’où l’enjeu aussi pour les entreprises de vraiment réfléchir à leur propre raison d’être. Au nom de quoi? Bien sûr, ils font ce qu’ils font. Au nom de quoi? 

Anne Lalou : Et c’est pas fastoche! Je veux dire. En plus, je suis très très très indulgente avec les entreprises. Il y a eu COVID et maintenant il y a une crise dont on maîtrise très peu les tenants et les aboutissants, qu’elle soit géopolitique, économique, et cetera. Franchement, je pense que.

Céline Attias : C’est un peu comme un big bang en fait.

Anne Lalou : Et donc arriver à penser le futur, penser l’organisation, penser même les enjeux RH dans ce contexte là, avec des jeunes qui, eux, ont quand même été blessés par le COVID, c’est à dire qu’il ne sort pas indemne du tout de cette période que nous avons vécue. Ils ont été d’ailleurs finalement les grands oubliés. Moi, je suis, je suis très très frappé. Enfin, j’ai créé un collectif « Priorité jeunesse » par ailleurs, parce que je pense que c’est de notre responsabilité que de les outiller en temps, en argent, en intentions, pour leur permettre de reprendre un peu le contrôle après une période qui qui pour eux, a été très, très difficile.

Céline Attias : Oui, reprendre le contrôle, ne pas subir, être acteur. Ce que vous disiez tout à l’heure.

Anne Lalou: C’est vrai. Pour moi, cela tourne autour de ça. Leur donner les moyens, leur donner le pouvoir, pour moi, c’est absolument clé.

Céline Attias : Et donc. Je passe à la dernière question. Selon vous, que veut dire le mot ambition quand on a 20 ans en 2022?

Anne Lalou : Je crois que le mot ambition, il est beaucoup plus vaste et il est beaucoup plus holistique que ce qu’on a pu avoir. En tout cas, je pense que, entre guillemets, pour ma génération, l’ambition, c’était quelque chose qui était très lié à de la progression professionnelle, qu’il pouvait se traduire par du titre et par du salaire. Je pense qu’aujourd’hui, l’ambition, elle va être d’avoir un impact, d’avoir sa juste place, d’être d’avoir participé et d’avoir contribué à construire quelque chose, d’avoir contribué à changer quelque chose, d’être heureux, d’avoir trouvé un équilibre personnel. Je pense que cette notion d’ambition va englober beaucoup, beaucoup, beaucoup plus de facteurs, de notion de domaines que ce qui peut être le cas.

Céline Attias : Donc on est juste là sur HoliWork qui est quelque part lui aussi comme holistique. On est en plein dans le holistique, là, le travail qui est une des composantes en fait de son épanouissement.

Anne Lalou : Oui, mais par ailleurs, moi, je suis quelqu’un de convaincu et je n’ai pas eu besoin de cette génération pour être convaincue que ça fait maintenant bien longtemps qu’on a compris que la vie professionnelle n’était pas une pente ascendante régulière, mais qu’elle était un chemin qui pouvait être plus sinueux mais tout aussi riche où il y avait des moments où on était tout à fait à sa juste place, d’autres moments où on est pas tout à fait à sa place, où on ne se sent pas à sa place. Il y a des moments où la vie perso est beaucoup plus importante, ou alors les enjeux personnels font qu’on est moins engagés dans la vie professionnelle. Il y a des moments où la dynamique professionnelle est tellement enthousiasmante qu’on va être moins engagé dans sa vie perso et on peut parfois en avoir. Il peut y avoir des conséquences, mais c’est un peu la vie des gens.

Céline Attias : Oui, mais avant, on le disait pas trop, on ne parlait pas de ces aspects là au travail. Tout à fait. C’est juste qu’aujourd’hui, c’est mis en lumière, beaucoup plus.

Anne Lalou : Absolument.

Céline Attias : Et l’on va terminer par, selon vous, les cinq conseils que vous donneriez aux entreprises pour attirer et fidéliser les jeunes talents?

Anne Lalou : Prenez le temps de les écouter. Prenez le temps d’être surpris. Acceptez d’être challengé. Soyez fiers de ce que vous êtes, mais sachez le dire avec du sens et proposez leur un projet. Proposez leurs véritablement une vision de ce que vous faites, une.

Céline Attias : Vision au delà de la mission. Les écouter, être surpris, les accueillir dans l’accueil, en fait, tout en étant conscients de la valeur de ce qu’on veut, de ce qu’on est, de ce qu’on apporte. Donner du sens et proposer un projet?

Anne Lalou : Oui, mais encore une fois, quand on parle des shadow Comex qui sont mis en place, cette annonce prise il y a un certain nombre de choses que je dis qui ont été comprises, pas encore mises en oeuvre, mais c’est une illustration de ça et c’est une vraie compréhension et c’est une vraie acceptation aussi d’être challengé eux quand on met en place un shadow Comex. Donc pour moi, il y a quand même, ce n’est pas tout. Tout blanc, tout noir. Il y a déjà pas mal d’initiatives qui existent. Moi, ce qui me paraît fondamental dans tout ça, c’est comment je fais pour réconcilier les impératifs économiques de l’entreprise dans un contexte qui est quand même pas tout à fait simple. Et cette nécessaire évolution des organisations qui va probablement se faire au détriment un peu de celle de la marge en tant que telle et des critères exclusivement financiers pour des critères qui vont être plus des critères qu’on dit aujourd’hui RSE et qui vont contribuer du coup à renforcer le rôle de l’entreprise sur la planète Terre.

Céline Attias : Donc, d’après vous, la prochaine étape de ce changement? Parce que là, on est en train d’en prendre conscience et les entreprises commencent à changer un petit peu leur façon d’appréhender leurs objectifs. Ils vont pas être uniquement que financiers. D’après vous, la prochaine étape, c’est l’étape de la loi, la législation qui va un peu faciliter un peu tous tous ces changements?

Anne Lalou : Ça, je ne sais pas dire, je pense. Moi, je fais toujours beaucoup plus confiance à l’entreprise là dessus et à l’organisation et aux regroupements humains pour faire évoluer les choses. Je pense que la loi sera suiveuse. En matière de geek économie et de freelance, elle est structurante parce qu’on a un droit du travail très très monolithique. Donc là dessus, mais ça a déjà commencé à changer. Mais c’est aussi un, c’est aussi un choix. Il y a des organisations qui ont déjà mis en place les outils, la souplesse et le cadre qui permet d’évoluer et d’accueillir des profils qui sont très différents.

Céline Attias : Super. Merci beaucoup Anne.

Anne Lalou : Merci.


HoliQuestions

Céline Attias : On va passer à la dernière partie de l’épisode qui est consacré au Holi Question. La première de ces questions Qu’est ce qui vous anime dans votre job au quotidien?

Anne Lalou : Eux. Vous savez, avant d’ouvrir une école, j’avais une fille. Aujourd’hui, j’ai en permanence entre 300 et 400 enfants parce que dans une école, on accompagne des jeunes à un moment clé de leur vie. Et, alors ils sont très exigeants. Mais ils ont un potentiel incroyable. Ils sont extrêmement attachants et leur permettre vraiment de prendre ce pouvoir et les voir évoluer comme ça, c’est un truc magique. Et moi, ça m’anime chaque matin. Quand je viens, j’ai toujours mon lot de surprises, mais j’ai mon lot d’enthousiasme. Et je tiens à vous dire que j’ai. Vous m’avez envoyé des questions, mais je ne les ai pas lu et pas préparés. Donc là, vous l’avez en live.

Céline Attias : Votre routine du matin pour passer une bonne journée. Qu’est ce que vous faites le matin pour aller bien.

Anne Lalou : Me lever un quart d’heure plus tôt que tout ce qui est nécessaire pour prendre un bon café en lisant la presse.

Céline Attias : Génial! Je fais tout pareil que vous. Est ce que vous avez une devise dans votre vie?

Anne Lalou : Quelle que soit la situation la plus négative qu’elle soit. Heureusement, il y a toujours du positif qui en ressort. Je ne connaissais pas. Je ne connais pas, même les plus douloureuses. Qui n’est pas un Flipside avec quelque chose qu’on a acquis et qui fait que la situation peut être vue de manière positive. [17.1s]

Céline Attias : Tout ce qui ne tue pas nous rend plus fort.

Anne Lalou : Oui, mais vraiment de manière très, très large, très, très large.

Céline Attias :Un bouquin, un livre qui vous a aidé dans votre carrière ou que vous pouvez conseiller à nos auditeurs?

Anne Lalou : Alors dans ma carrière, des livres, c’est antinomique. Le livre, pour moi, c’est c’est le moment où je m’échappe. C’est le moment où je rêve. C’est le moment où je pars ailleurs. Donc je peux, vous ou je peux, vous conseiller un auteur qui, pour moi est fondamental mais qui n’a rien à voir avec la gestion de ma carrière. C’est Aki Shimazaki. Si vous n’avez pas lu Aki Shimazaki, vous pouvez tout acheter, tout lire. C’est magnifique. Et pour moi, ce sont des livres qui chaque fois sont ciselés, des petits bijoux. Mais non. J’ai énormément de gens autour de moi qui passent leur temps à me conseiller de lire tel ou tel livre. Hyper intelligent. Un essai, un truc. J’ai rarement rarement lu des essais sur des sujets qui avaient à voir avec ma carrière ou avec le monde professionnel.

Céline Attias : Une chanson qui vous donne la pêche que vous aimez?

Anne Lalou : Oui, ça va être Queen, je pense. Ça me met de bonne humeur. Je regarde. C’est parce que c’est la seule question que j’ai posée à ma fille. Mais elle ne paraît pas. Mais je pense que Queen, c’est ce qui fait ce qui me donne la pêche et qui me donne envie de danser quand ça va mal.

Céline Attias : Qui est ce que vous me conseilleriez d’inviter pour un prochain épisode?

Anne Lalou : Alors moi, j’ai envie de vous conseiller, d’inviter une femme que j’aime beaucoup, que j’admire beaucoup, qui est dans l’écosystème de la Web School Factory. Mais bien que ça va nous échapper parce qu’elle est vraiment en train de développer à une telle rapidité avec d’autres, son projet s’appelle Marie Soudré-Richard. Elle est maintenant une entrepreneure dans le domaine de tout ce qui a un impact. Mais c’est surtout comment on peut réutiliser notamment toutes les sneakers usagées pour faire des routes, pour faire d’autres choses. Et comment est ce que l’économie circulaire peut venir être bénéfique pour toutes les parties prenantes?

Céline Attias : Je l’ai rencontrée déjà. C’est très intéressant. Génial! Écoute Marie, je vais bientôt contacter. Dernière question, je propose de tirer une petite carte parce qu’en général, les messages qui sortent sont toujours en lien étroit le propos de l’émission.

Anne Lalou : Chaque jour, je laisse mon sentiment de calme intérieur se renforcer à mesure que ma foi en l’amour de l’univers devient de plus en plus fervente. Alors, je vous assure que mon sentiment de calme intérieur, je l’attends avec impatience. Mais moi, je ne le connais pas super bien. Voilà, moi j’ai plutôt un truc d’ébullition permanente que de calme intérieur ! Je t’avoue, je vois là, mais c’est une ébullition très très saine et très créative !

Céline Attias : En tout cas, merci Anne.

Anne Lalou : Merci à vous.


Ressources de cet épisode

📝 Etude One Point « Future of Work » : https://www.groupeonepoint.com/fr/nos-publications/future-of-work-comment-travaillera-t-on-en-2035/
🧑‍🎓 En savoir plus sur la Web School Factory : https://www.webschoolfactory.fr/
📚 Les livres de Aki Shimazaki : https://www.amazon.fr/Livres-Aki-Shimazaki/s?rh=n%3A301061%2Cp_27%3AAki+Shimazaki
🎶 Écouter la playlist HoliWork : https://deezer.page.link/putqqhZGjqDUz45a7